Sur le bord raconte une histoire mettant en parallèle son personnage principal, une femme souffrant d’épuisement professionnel, et le lieu où elle s’échoue : une auberge fatiguée. Mais au moment où la jeune femme commence à remonter la pente, elle apprend qu’elle devra partir car l’auberge sera démolie sous peu.

Ce court métrage questionne le motus operandi maintenant si répandu dans notre société : le fameux « utiliser et jeter. » Quand un objet finit par perdre son lustre des premiers jours, on le restaure ou on le jette pour en acheter un autre tout neuf ? Quand un employé se vide au travail, on l’aide à se remettre sur pied ou on le jette à la poubelle et on en engage un tout neuf ?
Le triomphe de cette philosophie qui domine tant de secteurs de nos vie finit par creuser des fossés de plus en plus profonds dans le fil de la continuité. Le présent ne se construit plus sur le passé mais à la place de celui-ci. Il s’isole de l’ensemble, se convainquant qu’il n’a besoin ni d’hier, ni de demain, qu’il se suffit à lui-même, qu’il est lui-même l’ensemble. Ce qui entraine inévitablement des problèmes de transmission.

Sur le bord est un court métrage tourné sur plusieurs années sur le bord du fleuve St-Laurent, non loin de Trois-Rivières. Le scénario de fiction s’inscrit dans la réelle histoire de l’auberge. Celle-ci a réellement existé. La démolition que l’on peut voir dans le film est sa réelle démolition. Et les condominiums que l’on voit dans la dernière scène sont réellement les condominiums qui ont été construits sur les lieux de l’ancienne auberge. C’est d’ailleurs en apprenant que l’auberge allait être démolie et remplacée par ce projet immobilier que l’urgence d’y inscrire une fiction m’est apparue.

Encore à l’étape de la post-production, Sur le bord, monté et mixé mais encore sans musique, a été sélectionné pour participer à un ciné-concert au cinéma Le Balzac, sur les Champs-Élysées à Paris, organisé par la SACEM en collaboration avec le Festival International du Film d’Aubagne. La musique originale a été composée par Charles Papasoff. C’est aussi lui qui a dirigé la douzaine de musiciens pour l’évènement en France.

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